Une fille étend les bras parallèlement aux lignes très
pures de son corps alors voici que le caillou s'entr'ouvre révélant sa mer intérieure son écume cachée
Vagues solides sur qui roulent en parcelles de poussière
des vaisseaux démâtés marée montante dont le cours vient d'être suspendu
par l'arrêt subit d'une lune d'acier se balançant
entre quatre murs rigides profondeurs inexploitables la structure intime se dévoile afin que ses échafaudages reproduisent retournée la grande tour des secousses sismiques
et
ses lézardes
de jouissance
Si vous joigniez les mains
jeunes filles aux longs colliers d'or rose
si vos genoux s'entrechoquaient comme des plantes
déchirées l'air s'emplirait d'un nuage étrange d'éther
grisant comme une salive d'astre une lèvre aux commissures de miel
Les infinis replis du corps sont des fleuves aux rives
extrêmement douces ou aimerait y trouver des bosquets des tonnelles
remplis d'amis joyeux en revenir au crépuscule loin des chenils hargneux mais trop de pierres sont sur ces routes souvent
torrides à cause d'un ciel malade qui laisse ainsi tomber en
grêle ses ulcères
Les barques sans voiles ni rames dans la pénombre
glissent les chansons tournent en morsures et c'est au fond de la plus nue des paumes la formation
de la ligne d'amour
Tendez jeunes filles tendez la fraîcheur de vos bras leur pluie si fine dont ma tête s'étonne ce que j'aimerai toujours c'est voir les murs se disloquer les arcs se fendre de la
tête aux pieds les piles de bois pourrir puis se déformer
mais dites-moi quelle flèche en sortira?
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012