Je suis fait d'automne,
le sang, âme et cerveau,
modelé tout à sa glaise
comme santon d'octobre
J'en ai le battement à la veine
pour chaque vibration d'air
le goût ivre de son suspens
et une rumeur d'humus tiède
Je suis de ce bois-là, fécond
contemplatif extatique et nourri
au ravissement bachique
essence du vent des fruits
Le coeur déposé lourd d'arômes
sur l'hôtel gracile émouvant d'un
buisson de musique imperceptible
à toucher le vallon courbe fuyante
Extrait de:
Poèmes à entendre