J'ai le regard noir de la mine
Qui me traverse de l'enfance
La journée incrustée sous les ongles
Des hommes parlaient fort
En sortant du bistrot
J'ai le cheveu soyeux du tisserand
L'atelier du dessus me bouchait les oreilles
La mistoufle veillait aux trous de mes chaussettes
La perruque d'un fond de canette oublié
Reprisait l'urgence d'une aiguille peu sûre
Le pied dur qu'accréditent les chaumes
D'un cal épais rude à la paume
Réussissait l'été à me chausser les pieds
De ville ou de campagne je coursais les saisons
Tantôt potache tantôt gardien de vaches
J'ai le nez éconduit par les odeurs tenaces
Du cabinet sur cour où tout l'immeuble allait
Mes sauvages années évitèrent la prison
La maison de vacance où étaient mes copains
Qui vivaient de la rage et d'un quignon de pain
2017-03
Au sujet de Marcel Faure
A Propos
Présent dans quelques revues, j'ai aussi publié un recueil "Petite fugue stéphanoise" aux éditions l'Harmattan.
Poème publié et mis à jour le: 29 April 2021