Poèmes

Il Pianto, Raphaël

par Auguste Barbier

Ce qui donne du prix à l' humaine existence,

Ah! C' est de la beauté le spectacle éternel!

Rien n' égale en splendeur le destin du mortel

Qui peut la contempler dans sa plus pure essence.

Et ce fut là ton sort, bienheureux Raphaël!

Artiste plein d' amour, de grâce et de puissance,

Ton oeil noir, de bonne heure attaché sur le ciel,

Y chercha du vrai beau la divine substance.

En vain autour de toi, jeune encore et sans nom,

Le monstre impur du laid, hurlant comme un dragon,

Déroula ses anneaux et ses replis de fange:

Tu dédaignas ses cris, ses bonds tumultueux,

Et, d' un brodequin d' or foulant son front hideux,

Tu t' élanças vers Dieu comme le grand Archange.



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

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