Poèmes

Il Pianto, Titien

par Auguste Barbier

Quand l' art italien, comme un fleuve autrefois,

S' en venait à passer par une grande ville,

Ce n' était pas alors une eau rare et stérile,

Mais un fleuve puissant à la superbe voix.

Il allait inondant les palais jusqu' aux toits,

Les dômes suspendus par une main débile,

Il reflétait partout dans son cristal mobile

Le manteau bleu des dieux et la pourpre des rois.

Puis, avec majesté sur la vague aplanie

Il emportait alors un homme de génie,

Un grand vénitien, à l' énorme cerveau;

Et, prenant avec lui sa course vagabonde,

Il le roulait un siècle au courant de son onde,

Et ne l' abandonnait qu' aux portes du tombeau.



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

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