Je le vois bien, il est dans ma destinée d'être pendu ou marié.
Lope de Vega.
« Il y a un an que je vous commande, leur dit le capitaine, qu'un autre me succède. J'épouse une riche veuve de Cordoue, et je renonce au stylet du brigand pour la baguette du
corrégidor.»
Il ouvrit le coffre : c'était le trésor à partager, pêle-mêle des vases sacrés, des bijoux, des quadruples, une pluie de perles, et une rivière de
diamants.
« A toi, Henriquez, les boucles d'oreilles et la bague du marquis d'Aroca ! à toi qui l'as tué d'un coup de carabine dans sa chaise de poste ! »
Henriquez coula à son doigt la topaze ensanglantée, et pendit à ses oreilles les amétistes taillées en forme de gouttes de sang.
Tel fut le sort de ces boucles d'oreilles dont s'était parée la duchesse de Médina-Coeli, et qu'Henriquez, un mois plus tard, donna en échange d'un baiser, à la fille
du geôlier de sa prison !
Tel fut le sort de cette bague qu'un Hidalgo avait achetée d'un Emir au prix d'une blanche cavale, et dont Henriquez paya un verre d'eau-de-vie, quelques minutes avant d'être pendu !
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012