Poèmes

Grandeur et décadence

par Jean-Michel Bollet

Ne cherche surtout pas, mon ami, le poète
A condamner après l’avoir hissée au faîte
L’œuvre que tu fis naître et qui t’a enfanté
Puis qui s’est effondrée en ayant déjanté.

Elle est redescendue alors que tu juras
Lui faire respirer cet air frais du Jura.
Sa muse l’étendit sur un drap de civière
Pour aller la baigner dans l’eau de la rivière.

Sur les cimes, les vers sont partis à l’assaut
Et un Comanchero les a pris au lasso
Alors qu’il arrivaient en haut de la montagne
Les pieds griffés et la taille privée d’un pagne.

Si le soleil domine, il sait aussi descendre
Et remonter sans heurts en secouant sa cendre ;
S’il rougit de bonheur à l’heure du sommeil,
Son labeur recommence au moment du réveil.

La pente était aiguë, tu l’avais affrontée
Mais tu es - bas - tombé ; pense à sa remontée…
Auras-tu retenu après ce dur vécu
Qu’on ne peut vaincre avant d’avoir été vaincu ?

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