Poèmes

Gigue

par Luc Bérimont

La guerre, on la dansait dans la cour de l’école

Bardés de cheveux fous et de tabliers noirs

On sentait l’encre amère, un peu la confiture,

Une mouche d’été dormait sur nos devoirs.

L’institutrice était une jeune bergère

Qui avait entendu la voix de
Michelet.

Ses yeux fleurs préféraient le rêve à la lecture

Ses seins n’avaient jamais bourgeonné dans des doigts.

Parfois, les jeudis clairs, elle allait en voiture

Acheter à la ville un coupon de satin.

Son fiancé, était – disait-on – mort en guerre

C’est un très grand malheur quand on n’en compte qu’un.

Crève le ciel d’orage et meurt la bergère

C’est avec nos cœurs sourds que nous dansons la guerre.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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