Je veux goûter à votre thé
Dans cette blanche porcelaine
Vierge de toute impureté
Propre à protéger mon haleine.
Ce breuvage de rareté
Se destine à la classe noble
Qui craint la grossièreté
De l’alcool issu du vignoble
Déjà, je me suis apprêté
En tenant l’anse et je contemple
Vos gestes de légèreté
Mon cœur me battant dans la tempe.
Avec grâce et dextérité,
Faites couler de l’eau brûlante
Sur l’âme dont a hérité
La feuille verte succulente
Venue du milieu d’un empire
Qui répandra son âpreté
Le temps que sa saveur transpire
Dans sa toute entièreté.
Madame, je sais, je devine
Que vous savourez ce beau thé
Dont la propriété divine
Est d’exalter votre beauté.