Poèmes

Épitaphe

par Jean-Antoine de Baif

Pauvres corps où logeaient ces esprits turbulents,

Naguère la terreur des
Princes de la terre,
Même contre le ciel osant faire la guerre,
Déloyaux, obstinés, pervers et violents,

Aujourd'hui le repas des animaux volants

Et rampants charogniers, et de ces vers qu'enserre

La puante voirie, et du peuple qui erre

Sous les fleuves profonds en la mer se coulant :

Pauvres corps, reposez, qui vos malheureux os,
Nerfs et veines et chairs, sont dignes de repos,
Qui ne purent souffrir le repos en la
France.

Esprits aux carrefours toutes les nuits criez :

Ô mortels avertis et voyez et croyez

Que le forfait retarde et ne fuit la vengeance.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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