Poèmes

Épactes

par Aime Césaire

Aimé Césaire

la colline d'un geste mou saupoudrait

les confins des mangroves amères.

Aussitôt l'enlisement : je l'entendais claquer

du bec et reposer plus silencieusement

dans le scandale de ses mandibules.

Une complicité installait sa bave dans un remords

de sangsues et de racines.

On a tôt fait de médire des dragons : de temps en temps

l'un d'eux sort de la gadoue,

secouant ses ailes arrosant les entours et le temps

de disperser barques et hourques se retire

au large dans un songe de moussons.

Si de moi-même insu je marche suffoquant d'enfances

qu'il soit clair pour tous que calculant les épactes

j'ai toujours refusé le pacte de ce calendrier lagunaire



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

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