Là me tiendrai, où à présent me tien,
Car ma maîtresse au plaisant entretien
M'aime d'un cœur tant bon et désirable
Qu'on me devrait appeler misérable,
Si mon vouloir était autre que sien.
Et fusse
Hélène ' au gracieux maintien
Qui me vînt dire : «
Ami, fais mon cœur tien »,
Je répondrais : «
Point ne serai muable :
Là me tiendrai. »
Qu'un chacun donc voise chercher son bien :
Quant est à moi, je me trouve très bien.
J'ai
Dame belle, exquise et honorable.
Parquoi, fussé-je onze mil ans durable,
Au
Dieu d'amour ne demanderai rien :
Là me tiendrai.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012