Près de toi m'a fait arrêter
Amour, qui toujours me remord :
Mais d'en partir faut m'apprêter,
Sans y poursuivre ma mort.
Bel
Accueil ', qui m'a ri, me mord
Et tourne ma joie en détresse,
Pour avoir quis en trop haut port
Première et dernière maîtresse.
Ha mon cœur, que vois regretter,
Tu cherches trop heureux confort.
Faible suis pour te conqueter
Un château de si grand effort :
Si vivras-tu loyal et fort,
Et combien que rigueur t'oppresse,
Je veux que la tiennes (au fort)
Première et dernière maîtresse.
Première, car d'autre accointer
Ne me vint oneques en record.
Et dernière, car la quitter
Jamais je ne serai d'accord.
Première me serre, et entord :
Dernière peut m'ôter de presse.
Bref, elle m'est (soit droit, ou tort)
Première et dernière maîtresse.
ENVOI
Adieu donc, cœur de noble apport,
Taché d'ingratitude expresse.
Adieu, du servant sans support
Première et dernière maîtresse.
Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017