Poèmes

De Madame la Duchesse D'alencon

par Clément Marot

Ma
Maîtresse est de si haute valeur,

Qu'elle a le corps droit, beau, chaste et pudique ;

Son cœur constant n'est pour heur ou malheur,

Jamais trop gai, ni trop mélancolique.

Elle a au chef un esprit angélique,

Le plus subtil qui onc aux deux vola.

O grand'merveille !
On peut voir par cela

Que je suis serf d'un monstre fort étrange :

Monstre je dis, car pour tout vrai, elle a

Corps féminin, cœur d'homme et tête d'ange.

AU
ROI

Au départir de la ville de
Reins

Faute d'argent me rend faible des reins.

Roi des
Français, voire de telle sorte.

Que ne sais pas comme d'ici je sorte,

Car mon cheval tient mieux que par les crains .

Puis l'hôte est rude, et plein de gros refrains.
J'y laisserai mors, bossettes et frains,
Ce m'a-t-il dit ; ou le diable l'emporte
Au départir.

Si vous supplie,
Prince, que j'aime et crains,
Faites miracle : avèques aucuns grains
Ressuscitez cette personne morte
Ou autrement demourrai à la porte
Avec plusieurs qui sont à ce contraints
Au départir.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top