Avant mes jours, mort me faut encourir
Par un regard, dont m'as voulu férir ,
Et ne te chaut de ma grave tristesse :
Mais n'est-ce pas à toi grande rudesse,
Vu que tu peux si bien me secourir ?
Auprès de l'eau me faut de soif périr ;
Je me vois jeune, et en âge fleurir.
Et si me montre être plein de vieillesse
Avant mes jours.
Or, si je meurs, je veux
Dieu requérir,
Prendre mon âme, et, sans plus enquérir,
Je donne aux vers mon corps plein de faiblesse.
Quant est du cœur, du tout je te le laisse,
Ce nonobstant que me fasses mourir
Avant mes jours.
Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017