Poèmes

De Czernowitz a Paris

par Tristan Janco

Tu es venu sur un nuage de nostalgie, laissant derrière toi
Czernowitz somnambule aux artères tranchées
Un monde englouti au nom de la croix gammée
Devant la porte fermée de l'exil intérieur

Poète déraciné, tu nous a offert

La rose de personne rythmant la fugue de la mort

Embaumant le sable des urnes

De seuil en seuil

Par la grâce du langage, de ta parole de feu
Nous avons compris la torture de la lumière
Les soleils sacrés sevrés d'amour
Les méandres de la respiration

Pendant que la cicatrice du temps restait toujours ouverte
Les torrents de sang ont noyé le pavot et la mémoire
La maison de l'oubli s est métamorphosée en moisissure
Les caresses de la bien aimée en couronne d'épines [verte

Dernier maillon d'une chaîne rompue

Les cheveux de ta mère n'ont jamais blanchi

Ton œil est toujours présent pour veiller

Le lait noir de la source de la mer de l'Absence

Tu reposes dans la cité du cœur de l'Occident
Ton langage n'y est plus étranger
Tu nous a libérés du lourd fardeau de braises Étincelle d'amour, maître du temps



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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