Tu es venu sur un nuage de nostalgie, laissant derrière toi
Czernowitz somnambule aux artères tranchées
Un monde englouti au nom de la croix gammée
Devant la porte fermée de l'exil intérieur
Poète déraciné, tu nous a offert
La rose de personne rythmant la fugue de la mort
Embaumant le sable des urnes
De seuil en seuil
Par la grâce du langage, de ta parole de feu
Nous avons compris la torture de la lumière
Les soleils sacrés sevrés d'amour
Les méandres de la respiration
Pendant que la cicatrice du temps restait toujours ouverte
Les torrents de sang ont noyé le pavot et la mémoire
La maison de l'oubli s est métamorphosée en moisissure
Les caresses de la bien aimée en couronne d'épines [verte
Dernier maillon d'une chaîne rompue
Les cheveux de ta mère n'ont jamais blanchi
Ton œil est toujours présent pour veiller
Le lait noir de la source de la mer de l'Absence
Tu reposes dans la cité du cœur de l'Occident
Ton langage n'y est plus étranger
Tu nous a libérés du lourd fardeau de braises Étincelle d'amour, maître du temps
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012