Tu as marché dans les rues de
Jassy
Le mois de mai t'enivrait de la même odeur
De pommiers en fleur et du lilas
Tu t'es égaré dans les mêmes sentiers oubliés
Dans la forêt des sources et des cloches en cuivre
Où dansent les écureuils
Tu as vécu le même départ des cigognes
Leur retour au-dessus de
Bahlui
Pendant de vieilles années
Tu as embrassé le vent d'automne vagabond
Courant dans la même grande rue
Avec des murmures sémites
Tu as connu les mêmes visages, la même pluie
Monotone, l'appel du crépuscule moldave
Tant de
Vendredis
Tu as suivi les mêmes marches de l'école
Toi en qui vécurent tant de générations
Mer bleue d'innocence
Tu es parti dans le même hiver occidental
Eternel déraciné, lave volcanique
Chantre de l'exil
J'ai appris à t'aimer, j'ai appris la douleur
Les lampadaires à gaz se sont éteints
Les consciences sont mortes
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012