De nuit et jour faut être aventureux
Qui d'amours veut avoir biens plantureux.
Quant est de moi, je n'eus onc crainte d'âme,
Fors seulement, en entrant chez ma dame.
D'être aperçu des langars1 dangereux.
Un soir bien tard me firent si peureux,
Qu'avis m'était qu'il était jour pour eux.
Mais si entrai-je, et n'en vint jamais blasme
De nuit et jour.
La nuit je pris d'elle un fruit savoureux ;
Au point du jour vis son corps amoureux,
Entre deux draps, plus odorants que basme .
Mon œil adonc, qui de plaisir se pâme,
Dit à mes bras : «
Vous êtes bien heureux
De nuit et jour. »
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012