Poèmes

Chez la mère Gagnoux

par Gabriel Vicaire

Gabriel Vicaire

À Paul Arène.

Chez la mère Gagnoux nous avons tant dansé,
Tant poussé la romance et bu la chopinette,
Qu’à la nuit, bien souvent, on était harassé.
Chez la mère Gagnoux nous avons embrassé
Plus d’une belle blonde et plus d’une brunette.
 
Chez la mère Gagnoux tout vous arrive à point,
La daube, l’omelette et le bœuf à la mode !
Au petit vin du cru l’esprit ne manque point.
Quand deux braves garçons ont fait le coupdepoing,
La fine cruche est là qui vous les raccommode.
 
Chez la mère Gagnoux pas le moindre embarras,
Chacun s’en va tirer son broc à la futaille.
On n’a pas de laquais pour apporter les plats,
Mais quand la Jeanne passe, en tricotant son bas,
Il n’est pas défendu de lui prendre la taille.
 
Chez la mère Gagnoux quand on est attablé,
On a beau regarder la loi contre l’ivresse ;
Après la soupe aux choux et le petit salé
Ça ne vous fait pas peur, à ce qu’il m’a semblé,
Tant qu’on peut se mirer aux yeux de sa maîtresse.
 
Chez la mère Gagnoux il est un diablotin
Qui souffle aux amoureux son cœur chaud comme braise.
Inutile d’aller chercher le sacristain.
On peut se marier sans le moindre latin,
Et le vin bu vous met la conscience à l’aise.
 
Chez la mère Gagnoux tout marche comme il faut.
Oh ! la bonne hôtelière avec sa face ronde !
Que toujours les clients fassent bouillir son pot,
Et s’il est, par hasard, des cabarets là-haut,
Qu’elle me verse encore à boire en l’autre monde !



Poème publié et mis à jour le: 22 November 2022

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