Si j'avais tel crédit,
Et d'Amour récompense,
Comme l'envieux pense,
Et comme il vous a dit :
Menteur ne serait dit,
Ne vous froide amoureuse,
Et moi, pauvre interdit,
Serais personne heureuse.
Quand viens à remirer
Si belle jouissance,
Il n'est en ma puissance
De ne la désirer :
Et pour y aspirer,
N'en dois perdre louange,
Ne d'honneur empirer :
Suis-je de fer, ou
Ange?
Qu'est besoin de mentir ?
J'ose encore vous dire,
Que plus fort vous désire,
Quand veux m'en repentir.
Et pour anéantir
Ce désir qui tant dure,
Il vous faudrait sentir
La peine que j'endure.
Votre doux entretien,
Votre belle jeunesse,
Votre bonté expresse
M'ont fait vôtre, et m'y tiens.
Vrai est que je vois bien
Votre amour endormie :
Mais langueur, ce m'est bien,
Pour vous, ma chère
Amie.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012