Poèmes

Brise en Ile-De-France

par Jean Orizet

On parle, avec raison, du vent dans les voiles (l'émotion de le voir, pour la première fois, gonfler celles des jonques sur la mer de Chine).

On évoque, à juste titre, le tonnerre des réacteurs (lassitude des tympans après un jour et une nuit de vol).

On fait moins souvent allusion (pourquoi ?) à la brise qui se lève sur le plancher, puis dans les pattes des vaches broutant l'herbe d'Ile-de-France, tandis que les femmes cueillent
des haricots verts au jardin, et que les enfants font une épicerie de quelques graines oubliées des oiseaux, sous le vieux poirier tout proche, à trois pas de l'automne.

Cette brise-là, qui ne casse jamais rien, puisqu'elle a partie bée avec les frênes et les saules, a pourtant beaucoup voyagé, elle aussi. Mais les seules à le savoir
sont les cigognes et les oies sauvages, celles qu'on oublie toujours d'interroger.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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