Un soir, dans la bruyère délaissée,
Avec l'amie souriante et lassée...
soleil, fleur cueillie, ton lourd corymbe
Agonise et descend tout pâle vers les limbes.
Ah ! si j'étais avec l'amie lassée,
Un soir, dans la bruyère délaissée !
Les rainettes, parmi les reines des prés
Et les roseaux, criaient énamourées.
Les scarabées grimpent le long des prêles,
Les geais bleus font fléchir les branches frêles.
On entendait les cris énamourés
Des rainettes, parmi les reines des prés.
Un chien, au seuil d'une porte entr'ouverte,
Là -haut, pleure à la lune naissante et verte
Qui rend un peu de joie au ciel aveugle ;
La vache qu'on va traire s'agite et meugle,
Un chien pleure à la lune naissante et verte,
LÃ -haut, au seuil d'une porte entr'ouverte.
Pendant que nous montons, l'âme inquiète
Et souriante, vers la courbe du faîte,
Le
Rêve, demeuré à mi-chemin,
S'assied pensif, la tête dans sa main,
Et nous montons vers la courbe du faîte,
Nous montons souriants, l'âme inquiète.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012