Antonin Artaud
Oeuvres poétiques
Biographie d'Antonin Artaud
Antonin Artaud, (1896-1948) était un poète et écrivain français. Souffrant de troubles nerveux qui lui causaient d'atroces douleurs depuis son enfance, il fut démobilisé en 1916 et rapidement déclaré inapte au service militaire. C'est à cette époque qu'il conçut l'idée d'un théâtre spontané, qui serait plus tard joué en usine. Après de nouvelles hospitalisations, il devint comédien sous la direction de Lugné-Poe en 1948. De là, il rejoignit la troupe de Charles-Dullin (où il fut avec Génica Athanasiou, qui sera sa partenaire pendant plusieurs années), puis celle de Georges Pitoëff. Il joua également au cinéma, où il se distingua notamment par son interprétation de Marat dans Napoléon d'Abel Gance.
Il envoya ses premiers poèmes à Jacques Rivière, alors rédacteur en chef de la Nouvelle Revue Française : les textes furent refusés, mais une correspondance s’établit entre eux, et les poèmes d’Artaud étaient si beaux que Rivière décida de les publier dans la revue, puis dans un livre. « Je souffre, explique Artaud, d’une maladie spirituelle. La raison m’a abandonné à tous les niveaux, du simple acte d’écrire à sa matérialisation extérieure en mots, expressions formelles, canaux de pensée, simples réactions de l’intelligence. Je m’engage dans la quête permanente de l’intelligence intellectuelle. »
La dernière lettre révèle déjà sa « prose cosmique et perverse », cette expérience fondamentale qui mènera au « théâtre de la cruauté ». Entre 1924 et 1927, Artaud fait partie du groupe réaliste, même si pour lui le surréalisme n'est rien d'autre qu'une manifestation magique, c'est-à-dire « l'idée de pratiques cachées capables d'éveiller les pouvoirs cachés de la nature ». Il rompt avec Breton et ses camarades lorsqu'ils rejoignent le Parti communiste ; pour lui, le surréalisme est incompatible avec la politique.
En 1926, il fonde le « Théâtre Alfred-Jarry », qui ne donnera que quatre représentations, faute de moyens financiers. Il rêve d'une pièce qui synthétise tous les désirs et tous les tourments. Ce sera le « théâtre de la cruauté », dont les fondements se trouvent dans une série de textes publiés depuis 1919, rassemblés dans un volume paru en 1920 : Le Théâtre et son double. Il ne s'agit pas tant de cruauté que de cruauté métaphysique, de l'anéantissement de l'homme par le destin, et des forces cruelles auxquelles le créateur du monde lui-même est soumis. Le créateur de théâtre est lui aussi soumis, et il dispose donc de tous les moyens – puisqu'il est aussi metteur en scène – pour faire souffrir les acteurs et les spectateurs. Ce n'est qu'à ce prix que la cruauté est atteinte selon lui.
Artaud tend à éliminer le texte théâtral pour introduire, à côté du « langage auditif » des sons, le « langage visuel » des signes, soigneusement exprimés par un système de hiéroglyphes. Il n'y avait qu'une seule possibilité de réaliser un tel projet, Les Cinq), mais de nombreux cinéastes contemporains s'inspireront plus tard des principes d'Artaud. En janvier 1930, Artaud s'embarque pour le Mexique, en quête de révélations du Soi, et découvre l'arme magique des Indiens Tarahumaras, le peyotl, associé, selon la mythologie, à l'ensemble des forces vitales, associées au soleil, à la pluie et au maïs. En 1937, il se rend en Irlande et son état s'aggrave : à son retour, Artaud est interné près de Rome, puis près de Paris.
Finalement, il est en compagnie du Dr Perdiere, qui, dans sa clinique expérimente sur lui les effets des électrochocs. Ses amis parviennent à le faire rentrer à Paris, mais il y entre déjà épuisé et la maladie ne tardera pas à se manifester. Il a encore le temps de révéler quelques témoignages émouvants : Lettres de Rodez (1946), Van Gogh le suicidé de la société (1947), dans lesquelles il ne se reconnaît pas, et Artaud le Momo (1947).
Le 31 janvier 1948, il se produit au théâtre du Vieux-Colombier, seulement pour lui il y a déjà « la cruauté ». Car, comme il l'écrit lui-même dans le prologue du Théâtre et son Double, « s'il y a quelque chose d'infernal dans ce monde maudit, c'est de perdre du temps dans des formes artistiques, au lieu d'être comme les exécutés, qui sont brûlés et brûlés sur leurs bûchers ».
Il envoya ses premiers poèmes à Jacques Rivière, alors rédacteur en chef de la Nouvelle Revue Française : les textes furent refusés, mais une correspondance s’établit entre eux, et les poèmes d’Artaud étaient si beaux que Rivière décida de les publier dans la revue, puis dans un livre. « Je souffre, explique Artaud, d’une maladie spirituelle. La raison m’a abandonné à tous les niveaux, du simple acte d’écrire à sa matérialisation extérieure en mots, expressions formelles, canaux de pensée, simples réactions de l’intelligence. Je m’engage dans la quête permanente de l’intelligence intellectuelle. »
La dernière lettre révèle déjà sa « prose cosmique et perverse », cette expérience fondamentale qui mènera au « théâtre de la cruauté ». Entre 1924 et 1927, Artaud fait partie du groupe réaliste, même si pour lui le surréalisme n'est rien d'autre qu'une manifestation magique, c'est-à-dire « l'idée de pratiques cachées capables d'éveiller les pouvoirs cachés de la nature ». Il rompt avec Breton et ses camarades lorsqu'ils rejoignent le Parti communiste ; pour lui, le surréalisme est incompatible avec la politique.
En 1926, il fonde le « Théâtre Alfred-Jarry », qui ne donnera que quatre représentations, faute de moyens financiers. Il rêve d'une pièce qui synthétise tous les désirs et tous les tourments. Ce sera le « théâtre de la cruauté », dont les fondements se trouvent dans une série de textes publiés depuis 1919, rassemblés dans un volume paru en 1920 : Le Théâtre et son double. Il ne s'agit pas tant de cruauté que de cruauté métaphysique, de l'anéantissement de l'homme par le destin, et des forces cruelles auxquelles le créateur du monde lui-même est soumis. Le créateur de théâtre est lui aussi soumis, et il dispose donc de tous les moyens – puisqu'il est aussi metteur en scène – pour faire souffrir les acteurs et les spectateurs. Ce n'est qu'à ce prix que la cruauté est atteinte selon lui.
Artaud tend à éliminer le texte théâtral pour introduire, à côté du « langage auditif » des sons, le « langage visuel » des signes, soigneusement exprimés par un système de hiéroglyphes. Il n'y avait qu'une seule possibilité de réaliser un tel projet, Les Cinq), mais de nombreux cinéastes contemporains s'inspireront plus tard des principes d'Artaud. En janvier 1930, Artaud s'embarque pour le Mexique, en quête de révélations du Soi, et découvre l'arme magique des Indiens Tarahumaras, le peyotl, associé, selon la mythologie, à l'ensemble des forces vitales, associées au soleil, à la pluie et au maïs. En 1937, il se rend en Irlande et son état s'aggrave : à son retour, Artaud est interné près de Rome, puis près de Paris.
Finalement, il est en compagnie du Dr Perdiere, qui, dans sa clinique expérimente sur lui les effets des électrochocs. Ses amis parviennent à le faire rentrer à Paris, mais il y entre déjà épuisé et la maladie ne tardera pas à se manifester. Il a encore le temps de révéler quelques témoignages émouvants : Lettres de Rodez (1946), Van Gogh le suicidé de la société (1947), dans lesquelles il ne se reconnaît pas, et Artaud le Momo (1947).
Le 31 janvier 1948, il se produit au théâtre du Vieux-Colombier, seulement pour lui il y a déjà « la cruauté ». Car, comme il l'écrit lui-même dans le prologue du Théâtre et son Double, « s'il y a quelque chose d'infernal dans ce monde maudit, c'est de perdre du temps dans des formes artistiques, au lieu d'être comme les exécutés, qui sont brûlés et brûlés sur leurs bûchers ».
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