Poèmes

Antiope

par Théodore de Banville

Près du clair
Ilissus au rivage fleuri
L'indomptable
Thésée a vaincu les guerrières.
Mourantes, leurs chevaux les traînent dans les pierres :
Pas un de ces beaux corps qui ne râle meurtri.

Le silence est affreux, et parfois un grand cri
L'interrompt.
Sous l'effort des lances meurtrières,
On voit des yeux, éteints déjà, sous les paupières
S'entr'ouvrir.
Tout ce peuple adorable a péri.

Antiope, blessée, haletante, épuisée,
Combat encor.
Le sang, ainsi qu'une rosée,
Coule de ses cheveux et tombe sur son flanc.

Sa poitrine superbe et fière en est trempée,

Et sa main, teinte aussi dans la pourpre du sang,

Agite le tronçon farouche d'une épée.

Septembre 1865



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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