Dans
Naxos, où les fleurs ouvrent leurs grands calices
Et que la douce mer baise avec des sanglots,
Dans l'île fortunée, enchantement des flots,
Le divin
Iacchus apporte ses délices.
Entouré des lions, des panthères, des lices,
Le dieu songe, les yeux voilés et demi-clos ;
Les
Thyades au loin charment les verts îlots
Et de ses raisins noirs baignent leurs cheveux lisses.
Assise sur un tigre amené d'Orient,
Ariane triomphe, indolente, et riant
Aux lieux même où pleura son amour méprisée.
Elle va, nue et folle et les cheveux épars,
Et, songeant comme en rêve à son vainqueur
Thésée,
Admire la douceur des fauves léopards.
Août 1860
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012