Poèmes

À un Créancier

par Clément Marot

Un bien petit de près me venez prendre,
Pour vous payer : et si devez entendre
Que je n'eus onc
Anglais de votre taille.
Car à tous coups vous criez : « baille, baille »,
Et n'ai de quoi contre vous me défendre.

Sur moi ne faut telle rigueur étendre,
Car de pécune un peu ma bourse est tendre,
Et toutefois j'en ai, vaille que vaille,
Un bien petit.

Mais à vous voir (ou l'on me puisse pendre)
Il semble avis qu'on ne vous veuille rendre
Ce qu'on vous doit : beau sire, ne vous chaille.
Quand je serai plus garni de cliquaille,
Vous en aurez : mais il vous faut attendre

Un bien petit.



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

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