Poèmes

A Travers L'Europe

par Guillaume Apollinaire

Guillaume Apollinaire

Rotsoge

Ton visage écarlate ton biplan transformable en hydroplan

Ta maison ronde où il nage un hareng saur

Il me faut la clef des paupières

Heureusement que nous avons vu
M.
Panado

Et nous sommes tranquilles de ce côté-là

Qu'est-ce que tu vois mon vieux
M.
D...

90 ou 324 un homme en l'air un veau qui regarde à travers le ventre de sa mère

J'ai cherché longtemps sur les routes

Tant d'yeux sont clos au bord des routes

Le vent fait pleurer les saussaies

Ouvre ouvre ouvre ouvre ouvre

Regarde mais regarde donc

Le vieux se lave les pieds dans la cuvette

Una volta ho inteso dire
Chè vuoi

Je me mis à pleurer en me souvenant de vos enfances

Et toi tu me montres un violet épouvantable

Ce petit tableau où il y a une voiture m'a rappelé le jour

Un jour fait de morceaux mauves jaunes bleus verts

et rouges
Où je m'en allais à la campagne avec une charmante

cheminée tenant sa chienne en laisse
Il n'y en a plus tu n'as plus ton petit mirliton
La cheminée fume loin de moi des cigarettes russes
La chienne aboie contre les lilas
La veilleuse est consumée
Sur la robe ont chu des pétales
Deux anneaux d'or près des sandales
Au soleil se sont allumés
Mais tes cheveux sont le trolley
A travers l'Europe vêtue de petits feux multicolores



Poème publié et mis à jour le: 12 July 2017

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