A
Emile
Léonard.
Je me suis engagé sous le plus beiu des cieux
Dans
Nice la
Marine au nom victorieux
Perdu parmi 900 conducteurs anonymes
Je suis un charretier du neuf charroi de
Nîmes
L'Amour dit
Reste ici
Mais là-bas les obus ousent ardemment et sans cesse les buts
J'attends que le printemps commande que s'en aille
Vers le nord glorieux l'intrépide bleusaille
Les 3 servants assis dodelinent leurs fronts
Où brillent leurs yeux clairs comme mes éperons
Un bel après-midi de garde à l'écurie
J'entends sonner les trompettes d'artillerie
J'admire la gaieté de ce détachement
Qui va rejoindre au front notre beau régiment
Le territorial se mange une salade
A l'anchois en parlant de sa femme malade
4 pointeurs fixaient les bulles des niveaux
Qui remuaient ainsi que les yeux des chevaux
Le bon chanteur
Girault nous chante après 9 heures
Un grand air d'opéra toi l'écoutant tu pleures
Je flatte de la main le petit canon gris
Gris comme l'eau de
Seine et je songe à
Paris
Mais ce pâle blessé m'a dit à la cantine
Des obus dans la nuit la splendeur argentine
Je mâche lentement ma portion de bœuf
Je me promène seul le soir de 5 à 9
Je selle mon cheval nous battons la campagne
Je te salue au loin belle rose ô tour
Magne
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012