Poèmes

A Celle que tu nommes Soeur

par Minod Alain

De l'heure creuse – au bord : désir inassouvi
Pour sœur pieuse – danse plus fort que tu le vis
Car c'est en son cœur que se cache ta saison
Il ne t'est douleur sauf à battre sans passion
Pourtant cela te fâche plus que de raison
Elle n'a pour toi qu'inutile compassion

Ton automne s'habille maintenant d'hiver
Or la quille de ton esquif s'enfonce en mer
Rien ne l'étonne – Elle qui prie le divin
Tu es au « Château d'If » prenant d'eau les ravins

De la bonne fortune le malin génie
Fait qu'heure creuse se transforme en heure close -
De l'urne en amour tu voudrais faire un seul nid
Pieuse n'est gueuse mais elle connait la chose

Sors de ta prison ! Bouscule les grandes eaux !
Ton tison basculant en ses yeux la focale
Agite ses sens sans prie-dieu ni bacchanale
Et brûle pour elle qui en prend le halo

Et la terre pour vous deux offre son baiser
Et la lune entre en vos corps son reflet de rêve
Si la ville s'enchante vous prendrez sa sève
Dans les coffres de fer aux arbres de Thésée

L'heure immune venant d’Éros et d'Agapé
S'ouvre à l'infini où se déplace votre monde
Vous n'êtes ivres que dans votre nid en paix
Vous irez avec Neptune danser aux rondes
Où habits de soleil invoquent l'océan
Dans cette ville qui brille avec eux : Céans !

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