Dans l’ombre des géants qui ratissent le temps
Par les recoins perdus ou s’épuisent les vents
Par ma poitrine ouverte et par mes yeux brûlés
Voici comment me vient le monde
Par les courses éperdues entre les jours mauvais
Par les mouchoirs qui sèchent les larmes sur les quais
Par les doutes égarés au fond de ma mémoire
Voici comment me vient le monde
Par le chant assourdi des hommes qui respirent
Par tous ceux qui furent et puis qui repartirent
Par toutes les fleurs que l’on n’offrit jamais
Voici comment me vient le monde
Cette part d’ombre en moi qui renâcle et qui crie
Dans les bouges secrets où je me perds la nuit
Par tous mes pores de tous mes sens je la renie
Voici comment me vient le monde
Par mes rêves nomades où chacun trouve place
Par la moindre racine par ce qui est vivace
Par les amis d’un verre comme par ceux du Verbe
Voici comment me vient le monde
2016-02