Poèmes

À Henri Simon Faure

par Marcel Faure

Au mouton pourrissant dans les ruines des villes
Vivant pourtant sous les ors des palais
Vieux cartons et guenilles
Et des regrets de Panassa
Si proches encore de nos bibliothèques mémoires

La ville est ailleurs
Dans ses collines
Son centre crispé
Égraine ses désastres
Les orbites des rues
Creusent les désertions
La Comédie s’en va
Et la Sécu s’enfuit

Et le mouton d’Oppède
Est tombé dans l’ornière
C’était un drôle de zig
Avec des crocs de vers
Le métèque à moustache
A retrouvé la terre
Un jour plus noir que houille
Et bâti de travers

Ton départ
La ville a pris comme un coup de grisou
Mais silencieux
Presque ignorant des règles
Encore plus discret que ne l’est le poète
Henri Simon Faure est mort

Bientôt les pelleteuses attaqueront aux flancs
La colline des Pères
Et toi qu’en dirais-tu
Zieutant nos contorsions
Frère que je ne connais pas
Portant presque ton nom
Suffira-t-il que je t’honore
Pour me faire un prénom.
Marcel

2016-02

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