Le mot, tison coupable, fait saigner le langage.
Trop tard !
L'hémorragie embrase les images qui voltigent du cortex à la main, de la plume à la page, du livre à l'échange.
Incessant témoin d'un dialogue enthousiaste, le verbe porte en lui un seul désir : concilier souffle et cendre.
Le mot, ultime serviteur, brosse la légende.
Outil d'une meute docile réduite à quelques scribes, infatigables esclaves volontaires, le verbe se doit de traquer la meute des féroces cannibales qui ne comprennent même
pas l'horreur de leur propre destin.
Le mot.
L'unique compagnon d'un joyeux cercle d'otages consentants qui échappent à la torture en façonnant l'Histoire avec jubilation.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012