Poèmes

Une Leçon de Modestie

par Bernard Hreglich

Aussi noir que le feu tu distingues un caprice du temps.

Un paysage résumé par l'éclaircie éphémère

D'un pianiste qui pourrait se nommer
Tatum,
Monk

ou
Peterson
Mais que reste-t-il de l'équilibre musical si tu voyages
Dans la nécessité de vivre sur les rigueurs d'un homme
Endolori par quatre nuits de veille, si tu prétends dévorer

L'orchestre de
Duke
Ellington avec la naïve ambition
De parvenir à maîtriser les cuivres ?

Laisse-toi envahir par les attachements de ce couple

amoureux;
Solitaire, capable d'enfouir les scories du langage
Sous ces ronces où les abeilles thésaurisent leur butin-Laisse venir ton sang dans l'herbe, comme une enfant
Avide de scandaliser l'interminable liturgie
Si les lignes de son corps

(Son absolue transparence, ses manières éblouissantes)
Guident le chorus de trois hommes dont les mains ne

tremblent pas
Lorsque la mort s'installe, improvise dans son style

indéchiffrable.



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

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