Poèmes

Un arbre encensoir ...

par Marcel Faure

Un arbre encensoir disperse la lumière entre ses feuilles. Par petites touches, la place, vitrail mouvant, délivre la chanson douce du soleil. Tout est silencieux. Hormis le froissement des feuilles, la ville semble absorbée par d'autres folies. Calfeutrés derrière les façades aux fenêtres fermées, (pourquoi fermées), les gens d'ici sont-ils heureux ?
Dans ces immeubles cossus, chaque pièce renferme un crucifix. Dieu est pris en otage. La vie n'a droit de citer que par intermittence, le matin à l'heure du laitier, quand les enfants reviennent de l'école, et puis, et puis … c'est à peu près tout.
Tu peux sonner à une porte, personne ne viendra t'ouvrir. Un œil te surveille. Une voix te somme de t'éloigner. Ici dans l'opulence, on vit avec la peur.
Mais il y a la beauté de cette place, sa discrète oraison au soleil et l'arbre qui espère une épaule où s'appuyer. Je reviendrai graver ma misère dans le miroir des riches.

2017-02

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