Il me paraît que mes poèmes tristes
Et toutes ces élégies seront souvenir
Et que les hymnes de la joie
Et les arcs-en-ciel
Seront célébrés par d’autres
Et que ma bouche demeurera ensanglantée
Sur la poussière et la broussaille
Merci alors pour ceux qui portent
Les cercueils de leurs morts !
Et pardon à ceux qui voient
Devant moi l’étendard de l’étoile
Dans son obscure nuit !
Il me paraît, ô croix de ma patrie,
Qu’un jour tu seras brûlée
Tu seras souvenir, tatouage
Et quand de toi descendront mes cendres
L’œil du destin se réjouira et dira :
« Ensemble, ils moururent »
Ah, que ne pourrais-je embrasser
Les pierres mêmes
Et crier : Seule demeure ma patrie !
Poème publié et mis à jour le: 02 April 2023