(fragment)
Parmy ces promenoirs sauvages
J'oy bruire les vents et les flots,
Attendant que les mattelots
M'emportent hors de ces rivages.
Icy les rochers blanchissans
Du choc des vagues gemissans,
Hérissent leurs masses cornues
Contre la cholere des airs,
Et présentent leurs testes nues À la menace des esclairs.
J'oy sans peur l'orage qui gronde,
Et fust ce l'heure de ma mort,
Je suis prest à quitter le port
En dépit du
Ciel et de l'onde.
Je meurs d'ennuy de ce loisir :
Car un impatient désir
De revoir les pompes du
Louvre
Travaille tant mon souvenir,
Que je brusle d'aller à
Douvre,
Tant j'ay haste d'en revenir.
Dieu de l'onde, un peu de silence ;
Un
Dieu faict mal de s'esmouvoir,
Fais moy paroistre ton pouvoir À corriger ta violence.
Mais à quoy sert de te parler,
Esclave du vent et de l'air,
Monstre confus, qui de nature
Vuide de rage et de pitié,
Ne monstres que par advanture
Ta haine, ny ton amitié ?
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012