Mortel, qui que tu sois, n'aye plus à frémir
De l'horreur de la mort et de la sépulture.
Ce n'est qu'un doux repos où tombe la
Nature,
Dont l'insensible estat ne doit faire gémir.
Nos sens s'éteignent tous quand on vient à périr,
De l'âme avec le corps ne se fait pas rupture,
Ce n'est qu'extinction de chaleur toute pure.
Donc est-ce un si grand mal que d'avoir à mourir?
Peut-estre nostre mort sera-t-elle impréveüe,
Peut-estre pourra-t-elle eschapper nostre veüe
Par l'insensible effet d'un violent transport.
C'est pourquoy de tout point contentons nostre envie;
Du reste, chers amis, laissant faire le sort,
Des pensers de la mort n'affligeons point la vie.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012