Poèmes

Sonnet Métaphysique

par Charles Cros

Charles Cros

Dans ces cycles, si grands que l'âme s'en effraie,
L'impulsion première en mouvements voulus
S'exerce.
Mais plus loin la
Loi ne règne plus :
La nébuleuse est, comme au hasard, déchirée.

Le monde contingent où notre âme se fraie
Péniblement la route au pays des élus,
Comme au-delà du ciel ces tourbillons velus
S'agite discordant dans la valse sacrée.

Et puis en pénétrant dans le cycle suivant.
Monde que n'atteint pas la loupe du savant,
Toute-puissante on voit régner la
Loi première.

Et sous le front qu'en vain bat la grêle et le vent,
Les mondes de l'idée échangeant leur lumière
Tournent équilibrés dans un rhythme vivant.



Poème publié et mis à jour le: 04 December 2012

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