En quelque soir, par exemple, que se trouve le touriste naïf, retiré de nos horreurs économiques, la main d'un maître anime le clavecin des prés ; on joue aux cartes au
fond de l'étang, miroir êvocateur des reines et des mignonnes, on a les saintes, les voiles, et les fils d'harmonie, et les chromatismes légendaires, sur le couchant.
Il frissonne au passage des chasses et des hordes.
La comédie gouttes * sur les tréteaux de gazon.
Et l'embarras des pauvres et des faibles sur ces plans stupides !
À sa vision esclave, — l'Allemagne s'échafaude vers des lunes ; les déserts tartares s'éclairent — les révoltes anciennes grouillent dans le centre du
Céleste
Empire, par les escaliers et les fauteuils de rois, un petit monde blême et plat,
Afrique et
Occidents, va s'édifier.
Puis un ballet de mers et de nuits connues, une chimie sans valeur, et des mélodies impossibles.
La même magie bourgeoise à tous les points où la malle nous déposera !
Le plus élémentaire physicien sent qu'il n'est plus possible de se soumettre à cette atmosphère personnelle, brume de remords physiques, dont la constatation est
déjà une affliction.
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012