Si j'avais un ami qui me regarde
puis vienne cueillir le raisin à mes yeux
Si j'avais un ami que je puisse saluer
et au creux de ses mains étancher ma soif
Si j'avais un ami qui me gifle
oui me gifle avec les doigts de l'aube
quand la nuit m'enveloppe...
Je disais cela avant de vous connaître
de savoir que les roses aspirent le nectar des morts
que les pigeons boivent dans des crânes vides
et les oiseaux construisent leurs nids
avec les décombres de la terre
que le jardinier arrose ses arbres
d'eau croupie
puis revient et en cueille
les fruits les plus appétissants
avant de savoir que le sang des esclaves
a coulé auparavant dans les veines des hommes libres
que les diadèmes ont été jadis
charbon et tourbe
Aujourd'hui, je déclare ma haine
La haine de cet air pollué par vos souffles
de cette terre souillée par vos pas
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012