Poèmes

Route du rhum

par Marcel Faure

Haut perché dans mon île
Tanguant sur un tabouret
Le verre de rhum au comptoir
Et la bouteille à côté
Le vent mauvais d'un juke-box
Raye ma coque auditive
D'un discours haut perché
Mon voisin balance des embruns

Tenir jusqu'au bout de la nuit.
Mes mains cramponnent la barre d'un cri
Mon estomac rend l'âme
Et mon âme s'enfuit
Quand passe une sirène
Mon mat n'est plus que l'ombre de lui-même

La mer et le ciel se mélangent
Tout est sombre et sans dessus dessous
Droit sortit du dessous du monde
Mon paillasson
La voix d'oursin de Kersauzon
Hurle dans mon pavillon
"Accroche-toi moussaillon
Ton lit est au bout du couloir"
Hérissons-nous jusqu'au plumard

Ah, ce vent qui nous emporte toutes voiles dehors
Loin de la route du rhum
De ses fracas festifs
Et des gros bras de la marine de loisir
Nos barques
Coques de noix fragiles
Survivront-elles aux naufrages
Pour chanter encore
La mer et ses îles tranquilles.

2010-11

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top