Á Jean-Paul Casamajor
RONDEL DU VIEUX BANC
Non ! Ne touchez pas au vieux banc
Où s’assoient l’enfant et l’aïeul,
Pour prendre l’ombre du tilleul
Et rêver ensemble un instant.
Quand le jour de bleu s’apprêtant
Aura déchiré son linceul,
Non ! Ne touchez pas au vieux banc
Où s’assoient l’enfant et l’aïeul.
Quand l’oiseau prodigue son chant
À l’abeille sur le glaïeul,
Je viens parfois méditer seul
À son séjour évanescent ;
Non ! Ne touchez pas au vieux banc
Où s’assoient l’enfant et l’aïeul.
Au sujet de Jean-Pierre Mallet
A Propos
Jean-Pierre Mallet est né le 14 septembre 1950 à Montmartre
un peu comme on apparaît en pointillisme sur la touche d’une
aquarelle, peut-être même a-t-il bu de cette peinture utrillolée
(comme d’autres se soûlent au Waterman ou bouffent Littré)
dans un rêve prénatal de la rue Norvins à la place des
Abbesses en passant par la rue Ravignan où les complaintes
vont droit au cœur de Max Jacob ou peut-être s’est-il inspiré
au chapeau d’Anatole qui recelait des poèmes inédits de
Bernard Dimey. On devrait toujours pouvoir réécrire la
légende de la Butte ou celle de son lieu avec ses chemins qui
se croisent et ses souffles qui se déchirent. Son entourage lui
apprit qu’il était poète et qu’il lui fallait se mettre du plomb
dans la tête pendant que d’autres se mettaient du plomb dans
l’aile.
Le manège des nuits
montmartroises peut continuer, dans le square Louise Michel,
à faire valser les pompons sur la crinière des chevaux de bois,
son Sacré-Cœur se fend d’un poème de Francis Carco et par
la Complainte d’un certain dimanche où Jules Laforgue fait
rêver ses pierrots, car il a joué dans ces escaliers arides de la
République, fréquenté l’école maternelle de la rue
Vauvenargues qui dans sa cour abritait la mésange
buissonnière, aimé dans la rue Saint Vincent où les reflets de
lune se gorgent de raisins. L’Allée des brouillards tente
aujourd’hui de ranimer ses souvenirs mais il ne sait plus où il
découvrit Gérard de Nerval, Baudelaire, Lautréamont… à
l’université ou dans une chambre de bonne dont le papier est
aussi jauni que ses diplômes. Au fond que sait-il ? Que d’un
éclat de rose peut jaillir une chanson, que le poète passe à
l’ombre, que la nuit est verte pour les surréalistes et qu’avec
un parapluie on peut coudre des flocons de neige ! Désolé
pour la chronologie l’intemporalité y a glissé ses courants
d’air. Ce soir l’inspiration souffle sur les éphémérides…
Distinctions
Poète auteur compositeur interprète, il rencontre
ses amis dans le vivier littéraire du Moyen Âge au
Symbolisme réunissant ainsi l’aïeul et l’enfant.
Ses pairs l’ont reconnu poète en lui décernant
plusieurs prix. Il est lauréat de la Société des
Poètes Français (prix Verlaine, prix José Maria de
Heredia) lauréat de l’Académie de la Poésie
Française (prix du Rondel médaille d’argent avec
mention, prix du sonnet) lauréat de l’Académie
Internationale de Lutèce (médaille d’argent avec
mention) lauréat de Arts* Sciences* Lettres*
(prix Claude Ferrer) lauréat de l’Académie Renée
Vivien (prix de Poésie Académique) Grand prix de
l’École de la Loire et du Conseil Régional Centre Val de Loire etc... et Consul de la
République de Montmartre.
Poème publié et mis à jour le: 23 May 2025