Poèmes

Révolte

par Roger Gilbert-Lecomte

Roger Gilbert-Lecomte

J'ai refermé sur moi la porte étroite et lourde

J'avais sur mon cœur marqué d'un fer rigide

La trace éphémère de nos derniers soupirs,

J'ai regardé le ciel.
Les divinités sourdes

Ont fermé leur épouvantable et lent cortège

Pour s'asseoir et pour dire

«Cessez un instant de pleurer!
Battez-vous

La guerre c'est ce métal qui coule et redore

Sur les fonts baptismaux d'une auréole nouvelle

Les trop fidèles espoirs

De vos muscles de pierres —

Nous tresserons pour vous des guirlandes de fleurs

Mais vous irez mourir au-delà des colonnes

Dans des retraits profonds

Et des vallées rougies.

Où dorment des serpents

Dont les anneaux meurtris au sépulcre des

Vôtres —

Vous marquerez l'infini

D'un doigt toujours malsain

Dressé vers l'infortune ».

Mais je me suis tourné vers eux

Pour leur cracher au visage
Sans craindre leur bave.

Adieu, les dieux.



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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