Poussés par quelque force
impérieuse et féroce
nous sommes juvéniles
le monde est corrompu
et nous examinons au fil de la raison
l’utile et l’inutile
le précieux le futile
d’une vie qui s’avance
et sa fausse éloquence.
Nous venons pour détruire et construire en triomphe
l’ébauche d’un pays connaissant l’absolu.
Nous sommes utopiques
et nous l’avons voulu
nous serons condamnés
notre échec est prévu
comme les tentations nées dans l’intempérance
finissent dans la fosse héritant les outrances.
Nous aurons essayé par le verbe et l’affront
d’éveiller des promesses
offertes aux badauds
pour qu’ils changent leurs larmes
aux échos fatigués
en réveils pleins de joie et de révolution
pour qu’ils changent leurs larmes
leurs plaintes coutumières
en de riches colères
nourries par l’invention
de leurs désirs sincères
leur goût de l’exception…
Nous aurons affronté l’arrogance des peuples
et nous serons bientôt assagis et vaincus
après avoir goûté cette ivresse illogique,
force mégalomane et passion du tragique.