Poèmes

Musique

par Raphaël Claire

Du fond des âges

du bout des doigts de toute gorge
un son volage éclôt s’accorde
et ranime nos coeurs,
nos oreilles de marbre.

Nous sommes lourds elle est gracile
cette danseuse ou ce quadrille,
les mouvements se cabrent,
comme tout animal sauvage et domestique
au sommet de sa rage et son plaisir mêlé
affiche sa victoire et sa force lyrique.

Les notes se dispersent
comme gouttes de feu éclatent sous l’averse
issues d’un candélabre imitant l’exception
d’un succès arraché aux rumeurs de la nuit.

Les notes s’organisent
et délient ce bouquet
d’un concerto prévu pour fixer l’attention
des hommes ingénus soumis aux anges heureux
comme on donne sa vie à une éternité pleine de facéties.

Tout est parfait autour
de cette effloraison
comme la grâce lie l’amour et la folie…

Nous sommes emportés par la seule musique
capable de lier l’harmonie la passion
comme une déraison habituée à durer
jusqu’à former l’idée d’une révolution.

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