Et nous sommes rentrés dans l’or des soirs étales.
Les arbres en bouquets semblaient nous accueillir.
La maison était fraîche et blanche d’astragales,
Et tout était conforme à notre souvenir.
Les lèvres sur nos fronts s’attardaient.
Le regard semblait interroger nos squelettes transis.
Certains se retournaient sur nous, comme saisis,
Car nous étions des morts revenus par hasard.
Nos corps étaient de marbre et nous n’entendions pas,
Dans notre isolement, la rumeur de la fête ?
Tout nous semblait soudain si puéril et si bête
Que nous aurions voulu revenir sur nos pas.
Mais la vie a repris, nous laissant à nos ombres.
Et nous cherchons encore, à demi réveillés,
Nos amis cheminant en longs troupeaux rayés
Sous la rouge lueur embrasant les nuits sombres.
Poème publié et mis à jour le: 19 November 2022