QUITTE DE TOUT PINACLE
Quitte de tout pinacle
J'irai m'asseoir au soir des oracles
J'irai sur la table de l'innocence
Racler le reste
Des rimes
OUI ! :
Là où roussit l'espoir
Sur les limes
D'un savoir
Je reviendrai
Amoureux des voix
Après avoir tranché le sens
Dans le son heureux
Des rébellions
Elles qui ne hurlent pas
Sous tous les toits
Leur fierté
De lions
Colère contenue
Au creux des langues -
Je n' haranguerai pas
Les cris modulés
De la pensée
Nue …
C'en est assez
Des « bestiaires »
Où de preux héros la mettent
En lambeaux
Dans leur « haute » tanière
Leurs « haros » dans le trop pâle halo
Où nos lunes s'endeuillent :
Ce sont les lubies de
La « canaille »
Qui ne voit plus rien
Que son horizon
Restreint Ã
Tous les seuils où
Elle assomme l'accueil
Belle « pagaille » où se maintient
La ripaille des agioteursÂ
Contre les tables
De l'innocence
Mais nos joyaux se dérobent-ils
Aux jeux de leurs
« Mentors » -
Que leurs prébendes – bandes à part -
Arrondissent les angles
Du mensonge ...
Et c'est dans nos songes
Qu'ils veulent
Rentrer
Pour piller notre art
Nos rondes les amenderont-elles
En leur prêtant nos voix ?
Ce serait accorder
Nos âmes et
Nos corps
A leur brouhahas obscur
Fait de hargne et
De haine pour
Hacher menu
Notre trésor fait de chair
Et de sueur :
Celui de reine-misère
Sur la table de
L'innocence
Ils prendraient tout
Et nous laisserait à nu
Sans partages …
O Le vif – l'incertain
Que ne demeurerez-vous
Soif d'espoir sans
Avoir à compter
Sur les oboles
Vides des
Puissances qui ne nous offrent
Que leurs sciences
Guerrières
Elle est éteinte la lumière des songes ?
Réinventerons-nous
Un nouveau train
Sous les éclairs
De nos voix ?
Nous balbutions …
Mais nous n'avons pas
Le mors aux dents …
Sur nos lèvres
Retentit le
Silence et la compagnie
Des errants et
Des sans-grades …
O Le silence !
Ne le bradons pas
Pour un « no future »
L'audace est sur nos seuils
Elle l'appelle :
Cette compagnie à ouvrir
Grandes : les portes
De rencontre avec
Reine- Misère !
Celle de tous les exils
De toutes les sueurs
Du travail et
De la peine !...
Ouvrons-la cette porte
Des sans-droits
Livrés à leur
Silence !