Qui s’est permis
De déplacer l’azur
Des quatre coins des cieux
A l’heure où l’arc-en-ciel
Se pâme à l’horizon ?
Qui s’est permis
D’émietter mes vieux songes
A coup de crépuscules
Au beau lever du jour ?
Qui s’est permis
De me réveiller tard
A l’heure où les oiseaux
Oublient de chanter faux ?
Qui s’est permis
De brûler le désir
A l’heure où la lune
A changé de quartier ?
Qui s’est permis
De changer le décor de la mémoire des pas perdus
Qui s’est permis enfin
De jouer avec mes rêves
Dans mes nuits d’insomnie ?
Ne jouez pas avec mes rêves
J’en ai besoin
Pour les jeter à la face du vent
Qui me dévisage
Il me le faut
Pour traverser les rues mortes
Et les torrents séchés
J’en ai besoin
Pour semer mes cauchemars
Aux quatre coins des rues
Que je n’emprunte plus
Il me le faut
Pour assouvir ma nostalgie
D’un temps pas si lointain
J’en ai besoin
Pour les mettre sous mon oreiller
Et les regarder la nuit
Quand plus personne ne regarde
Ne jouez pas avec mes rêves
C’est avec eux
Que j’emprisonne la lumière
Dans mes poches crevées
Ne jouez pas avec mes rêves
Il me les faut
J’en ai besoin
Pour éclater de rire
Quand les nuages se retirent
QUI S’EST PERMIS…
par Jonel Juste
Extrait de:
Carrefour de Nuit