Dé-
Chi-
Que-
Té
E-cla-té
Dé-
Sa-
Gré
Gé
Aux quatre coins de la mémoire
Aux quatre coins des angles obtus
Au rythme de la nostalgie d’un temps
Que je n’ai pas connu
Que je ne connaîtrai jamais
Au rythme de mes pas feutrés
Au rythme de mes rires étouffés
De mes désirs sans frontières
De mes passions éphémères
De mes oiseaux migrateurs
De mes arbres songeurs
De mon regard miroir
Mon fantôme hante la ville
Sur le coup de minuit
J’ai mis imprudemment la tête à la fenêtre
de mes rêves dérêvés dévoyés renvoyés à demain
Et j’ai crié : En arrière toute !
Sur le coup de minuit
J’ai tordu le cou à mes parcelles de lumière mouillée jusqu’aux os
et tel un enfant mal élevé je les lance
A la gueule ouverte du temps qui passe
Aux douze coups de minuit
Selon le protocole
J’ai recompté par calcul rénal mes perles d’eau de pluie
deux par deux et je me souviens soudain :
La mort est renvoyée à demain
AUX QUATRE COINS DE LA MÉMOIRE
par Jonel Juste
Extrait de:
Carrefour de Nuit