Poèmes

Quart de fin de nuit

par Pierre Lamy

Cinq heures du matin. Seul sous le ciel immense,
je barre Hypoténuse, un sloop en frêne blond.
Sous le roof, les copains ronronnent en cadence
dans d’étranges senteurs de fauve et de houblon.
 
Nous allons au bon plein sous une jolie brise 
(environ douze nœuds fraîchissant au Noroît). 
Je bois à pleins poumons l'iode qui me grise 
et me picote un peu car j’ai le nez tout froid.
 
Cinglant au ras des flots, un goéland nous frôle.
Le vent monte d'un cran. Notre nef caracole.
Je plane, emmitouflé, le nez dans ma parka.
 
Quand soudain le soleil apparait sous la bôme,
je fredonne in petto « C’est la mer qui prend l’homme » 
et commence à rêver d'un bon arabica.

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